Deux composantes à tenir en compte en regardant mes peintures;
Une de ces composantes est liée à l’élaboration et à la mise en œuvre des peintures et des relations polysémiques des formes et des figures, des fonds et des formes et ses significations ouvertes.
L’autre composante dérive du choix documentaire et de ses détournements .
Descartes dans ses Méditations, soutient que les productions du sommeil et de la peinture “ne peuvent être formées qu’à la ressemblance de quelque chose de réel et de véritable.”
Il m’est apparu impossible d’aborder la représentation aujourd'hui sans être débordé par le réel, sans combattre à cause précisément du débordement, la référence par la fiction.
Le conflit se situe dans le constat d’absurdité du réel, du véritable.
Comment dire que “ce” réel et “ce” véritable sont monstrueux ?
Fabriquer une image contribue généralement à la fabrication de ce qui est à représenter par l’image.
Mes documents d’origine sont soumis au delà de son choix à une forme de changement et d’analyse de” focales” faisant dériver mes peintures en instruments d’enquête.
Au delà de la figuration d’un espace et d’un lieu de confrontation, le conflit proprement dit se situe pour moi dans l’utilisation de la photo, photo-document comme paroi provocatrice.
Il est question donc dans cette aventure de déterminer les procédures énonciatives qui font pour le regardeur voir vrai et/ou voir faux.
Il est question aussi de figuration et de ressemblance entendant l’une comme le moyen sémiotique qu’emprunte l’autre et, puisque le réfèrent serait la représentation du monde d’aujourd’hui, considérer ce qui est à représenter comme des informations latérales aux traits sémantiques, rhétoriques ou fictionnels.
C’est de cette manière qu’il devient à nouveau possible d’inventer audacieusement.
Construction donc des mondes conflictuels par son extraction et par ses interprétations. Fiction et référence en conflit. Le monde des images photographiques d’aujourd’hui m’est apparu impossible mais très réel. Comment peindre sans faire acte de la confrontation réel-fiction?
Gonzalo BELMONTE.